jmtrivial
ةmeline - Actualités

Voici pour l'instant un texte d'ةmeline, qui j'espère sera suivi d'autres, même si sa préparation à l'examen du bac lui prend beaucoup de temps.

2 février 2005
Ø©meline - Danse

« -Alors ?

-T'as trouvé ça bien toi ?

-Ouais, j'ai adoré ! Mais c'est vraiment de la danse contemporaine !

-Moi, j'ai détesté : j'ai eu trop peur ! »

Dialogue à la sortie du studio Jacques Garnier. Ces deux jeunes filles ont assisté à une répétition d'une création du Centre Chorégraphique de Nantes, intitulée Le Festin.

Le principe est novateur et on ne peut plus déstabilisant. Spectateur, vous entrez dans la salle de spectacle transformée pour l'occasion en table de banquet, et votre place est à la table. A la manière d'un théâtre grec, le public encercle les artistes, qui, observés sous toutes les coutures, n'ont pas le droit au faux pas. Le régal peut commencer.

Premier élément choquant : les danseurs fouillent littéralement la bouche de leur partenaires, se croquent les bras... L'appétit s'aiguise. Vite, vous êtes pris dans dans le feu de l'action, et vous vous retrouvez nez à nez avec un danseur, qui utilise la table de banquet pour aire chorégraphique ! Dans ce spectacle, tout est fait pour transformer la nature même du spectateur.

Plus de barrière scénique, nous voilà presque gênés de soutenir le regard provocant du danseur, qui mime l'approche animale de sa proie gisant sur la table. Il la sent, la lèche, sans répugner à cacher ces bruits naturels. Sueur, rythme cardiaque effréné : le spectateur ressent et sent ce que la scène chorégraphique s'obligeait à dissimuler grâce à l'estrade, les gradins. Qu'il est loin le lac des cygnes !

A imiter une meute de chiens affamés, on pourrait croire à une improvisation ordonnée. Rien de tout cela. Il suffit d'entendre un danseur murmurer, à l'oreille d'un partenaire perdu, le tempo si important d'une chorégraphie. Cinq, six, sept et huit. Et en effet, en étant confronté à cette proximité si étonnante des danseurs, les hésitations et les erreurs sont plus visibles... Mais en même temps, cela rend plus humain un danseur.

Et la jeune fille déçue et apeurée s'en est rendue compte : face à elle, le danseur reproduisait tous les « défauts » naturels qu'elle essaye tant bien que mal de maquiller.



Le Festin, du 3,4,5,8,9,10 février 2005 à 20h30
de claude brumachon et benjamin lamarche
réservations MCLA : 02 51 88 25 25
Bon appetit, c'est un régal.

2 février 2005
éditer
 

Cette page est certainement valide XHTML, la feuille de style certainement valide CSS

Copyright © Jean-Marie Favreau 2004-2011