La réalisation de programmes au sein d'une université, notamment lors de réalisation de TPs ou des projets par les étudiants, est très productive. Enfin sans doute plus en quantité qu'en qualité, diraient certains...

Certes, mais l'étudiant fier de son travail peut vouloir en faire partager le plus grand nombre, en le distribuant par exemple sous une licence libre. Malheureusement, si les auteurs de ces logiciels en sont les étudiants, ils n'en sont en aucun cas les propriétaires. En effet, toute réalisation produite dans le cadre d'un enseignement universitaire appartient de droit à l'Université...

Ainsi, un étudiant ne peut distribué sans effreindre le fruit de ses travaux universitaires. Naturellement, la pratique moins rigoureuse, car comment prouver que l'étudiant n'a pas réalisé deux fois le même travail, une fois pour lui, et ne fois pour l'université? C'est généralement ce flou qui est utilisé comme dernier recours lorsqu'un étudiant distribue sous licence libre un programme conçu grâce aux enseignements qu'il a suivit.

Heureusement, il arrive que dans certaines conditions, on puisse distribuer légalement, et sans crainte de poursuites, un programme universitaire sous licence libre (GPL par exemple).

Il existe différentes manières légales de procéder. En voici quelques-unes:

• La manière la plus simple consiste à baser son programme sur un code extérieur déjà existant, lui aussi sous licence libre. Pour peu que cette licence soit de type GPL (et non BSD), il devient évident que le projet universitaire dusse être libre. Malheureusement ce cas de figure est assez rare, car il est la plupart du temps possible d'éviter l'utilisation de code extérieur à l'université.
• Cette situation peut être grandement facilitée pour peu que le code source utilisé ai été développé par un universitaire, par exemple lors d'un précédent projet.
• La solution la plus intéressante, mais pas forcément la plus simple consiste à demander l'autorisation à la présidence de l'université de distribuer le code source sous licence GPL. Dans ce cas précis, où un étudiant seul n'a aucune chance de réussir, l'enseignant-chercheur doit pouvoir démontrer que son programme ne pourra en aucune manière apporter un bénéfice financier à l'université: le programme ne doit avoir aucune valeur marchande auprès d'entreprises extérieures. Les rares programmes correspondants à ces critères sont les outils de recherche pure, et ils ne sont pas très nombreux à pouvoir intéresser d'autres personnes. C'est donc une situation assez rare.

Le seul programme auquel j'ai participé à l'université et qui peut légalement être présenté ici a été libéré de cette dernière manière. J'espère qu'un jour viendra où ces libérations de code seront moins compliquées.

C'est avec Géraldine Jean que j'ai réalisé mon TER de maîtrise à l'Université de Nantes, encadré par Philippe Lamarre. Nous participé au développement d'un outil de manipulation de focus, accompagnés d'Anthony Ventresque, alors étudiant en DEA.

Les focus sont un outil basé sur les ontologies. Leur objectif est de décrire sémantiquement la requête ou le message auquels ils sont associé. Ils peuvent être décris comme des graphes orientés et pondérés.

L'outil que nous avons développé permet de manipuler, modifier et comparer des focus, il permet aussi réaliser des opérations sur ceux-ci.

Ce programme n'est donc qu'une application de recherche, un prototype permettant d'étudier le comportement de ces objets. Il a donc pu être libéré par une demande d'autorisation auprès de la présidence de l'université (réalisée par Philippe Lamarre). Il dispose maintenant d'un site web, et continue à être développé par Philippe Lamarre et Anthony Ventresque.

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