-"Mesdames, messieurs. Suite à un incident survenu sur la ligne, le départ est reporté à une durée indéterminée." Et ben, me voilà sous un soleil de plomb au beau milieu d'une gare léthargique, calme trompeur d'un mois d'août vacancier. Parmi les voyageurs, il y a ceux qui réagissent et les autres. Les premiers sortent sur le quai, dégainent leur téléphone mobile ou leur cigarette, au choix. Ceux qui cumulent les deux sont forcément les plus agglutinés auprès du chef de quai qui, au fil des minutes, rassure à sa manière les vacanciers stressés : "On m'a signalé qu'il part à 15." "Mais il est 17!". Les autres, entités appaisantes au sein de cette cohue, paraissent amusés du spectacle qui s'offrent à eux. J'ai donc le choix : je sors et je brûle au soleil - quitte à m'abîmer les yeux, je préfère éviter à tout prix la clim du train - ou alors je reste à l'intérieur et regarde les gens s'affoler. Quelles perspectives excitantes! A moins que l'idée de visiter la gare fasse de moi une nouvelle catégorie de voyageurs : les voyageurs de gare.